Heval

C’est un cri qui s’élance de ce livre; un appel à la paix et la solidarité. L’auteure, sociologue engagée, demande à ce que la collectivité, d’hommes et de femmes, refuse les discours sécuritaires, va-t-en guerre; ces discours d’hommes très bien placés qui nous font croire qu’il faut s’armer, toujours plus, pour vivre en sécurité. Pour l’auteure, le lien n’est pas prouvé, bien au contraire. Plus on s’arme, plus on perd. Et ceux qui perdent sont toujours les mêmes: les plus pauvres, les plus démunis, les plus fragilisés. Et parmi eux, les femmes arrivent en premier. Ce sont elles qui souffrent de ce complexe militaro-industrielle (CMI); cette machine qui ne supporte pas la paix parce qu’elle ne lui apporte pas les profits espérés. L’auteure est antimilitariste car elle est persuadée, à juste titre, que les femmes ne sont pas protégées par ce qui est supposé assurer leur sécurité. En temps de paix, la militarisation de la société les conduit vers l’insécurité économique et sociale parce que la création d’emplois, dans le secteur, ne les concerne que très peu; parce que le discours toujours axé sur la virilisation les reconduit dans le domaine privé; à une image de femme bonne pour le foyer, toujours objet sexualisé. En temps de guerre, ce sont les crimes, les viols et les prostitutions organisées qui s’imposent. En bref et pour résumer, la militarisation de la société ne peut bénéficier aux femmes puisque leur sécurité ne peut être assurée en dehors d’une société pacifiée. Le féminisme ne peut donc se penser qu’en étroite relation avec l’antimilitarisme. Qui contesterait le propos? Pas moi.

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Mezelamin