Brouillon pour une encyclopédie féministe des mythes

Nous savons l’importance de faire émerger des modèles identificatoires alternatifs, positifs, puissants, pluriels et complexes, afin de nous penser au contact des mythes et de les faire circuler parmi celleux qui les cherchent.

Réunissant des contributions de nature et de styles différents – essai, poésie, conte, témoignage, illustration, photographie, performance, et parfois, pour certaines, au carrefour de ces formes –, cette encyclopédie brouillonnesque propose de traverser cent mythes, des sœurs Zorya à Agrippine en passant par Fifi Brindacier, Saint·e Eugén·i·e et Baba Yaga.

Les notices ébauchent le « devenir mythe » de certaines figures et des récits auxquels elles sont associées, tout en mettant l’accent sur les réinterprétations qui en ont exploré le potentiel subversif, créateur et politique, pour les libérer des constructions patriarcales dans lesquelles elles ont longtemps été enfermées.
Cette encyclopédie se veut joyeuse, accessible et résolument féministe ; nous espérons que ces nouvelles lectures invitent à lire le monde autrement.

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À propos de l'autrice

L’ouvrage a été codirigé par Manon Berthier, Caroline Dejoie, Marys Renné Hertiman, Mathilde Leïchlé, Anna Levy, Cassandre Martigny, Suzel Meyer, Maud Plantec Villeneuve. Elles sont membres du collectif de recherche et création féministe Les Jaseuses, fondé en 2019.

Manon Berthier est doctorante en littérature comparée. Elle travaille sur les modalités des lectures éthiques et politiques la fantasy anglophone et francophone contemporaine, et sur l’articulation entre le genre littéraire et le genre en tant que rapports sociaux de sexe. Elle a notamment publié Écrire à l’encre violette. Littératures lesbiennes en France de 1900 à nos jours avec Aurore Turbiau, Margot Lachkar, Camille Islert et Alexandre Antolin (2022). Site internet : https://fantasygenre.hypotheses.org/

Caroline Dejoie est artiste et chercheuse indépendante. Elle a réalisé deux mémoires de recherche à propos des mécanismes de retournement de l’insulte à travers des performances féministes. Le premier autour de la figure de la putain analysait les trajectoires de Yoko Ono, Alberto Sorbelli et Niki de Saint Phalle. Le second portait sur la figure de la sorcière, et s’intéressait particulièrement aux travaux de l’artiste cubaine et américaine Ana Mendieta. Depuis 2018, elle nourrit une réflexion en gestes, en images, en mots et en sons autour de figures dites monstrueuses auxquelles elle s’identifie. Sorcières, putains, harpies, chimères et cyborgs peuplent ses performances : Les sorcières ne sont pas des femmes (2019), Petites oiselles de mauvais augure (2020), Tuto make-up pour devenir une chimère misandre (2022) et ses illustrations : Ardent·es, Cyborg gang (Souvenirs de gestes), Racines (produits en 2022). Elle participe à créer des objets sonores qui font résonner les mondes à venir : en 2022, Echos du futur (Les Jaseuses) et Radio Coven (avec Mathilde Leïchlé). Membre du Laboratoire Corps, genre, arts, elle participe à la curation d’une exposition virtuelle : « Retracer notre ciel » (2021) et d’une soirée artistique : « Métamorphes. Des rites de passage qui n’en finissent pas de passer » (2023). Dans ses derniers travaux, elle réfléchit à la question des sonorités de la prise de parole des personnes minorisées : M’entends-tu ? (2021), Entends monter nos cris. Contre-coaching vocal en milieu patriarcal (avec Mathilde Leïchlé et Camille Islert, 2022). Site internet : https://carolinedejoie.persona.co/

Marys Renné Hertiman est doctorante en sciences de l’information et de la communication. À partir d’une approche indisciplinée (Laurent Loty) et en mode bandita (Linda Singer), elle étudie les théories de la reconnaissance et l’histoire des créatrices dans la bande dessinée française. Porteuse du projet « Histoire, mémoire, revendications et représentations des femmes dans le neuvième art », elle co-dirige avec Camille de Singly l’ouvrage Matrimoine de la BD (à paraître). Elle explore également le lien entre politique et différentes formes d’expression artistique (recherches sur Hans-Christian Andersen et sur le cinéma underground espagnol) et s’interroge aussi et surtout sur la pratique du féminisme sur le terrain.

Mathilde Leïchlé est doctorante en histoire et histoire de l’art, chargée d’études et de recherche à l’Institut national d’histoire de l’art, critique d’art, commissaire d’exposition et podcasteuse. Après s’être intéressée au type de la pécheresse repentie, aux courtisanes et au culte de Marie Madeleine pendant ses années de Master à l’École du Louvre, sa thèse porte à présent sur les images et imaginaires des violences sexuelles faites aux femmes au XIXe siècle en France. Membre de Jeunes Critiques d’Art, elle collabore régulièrement avec des artistes contemporain·es et a été lauréate du prix du jury du Prix Sciences Po pour l’art contemporain en 2017, en binôme avec l’artiste Raphaëlle Peria. Elle a travaillé pour différentes institutions, dont le Davis Museum (États-Unis, Wellesley College) et le musée d’Orsay à plusieurs occasions, par exemple en tant que chargée de mission auprès de la direction de la conservation pour valoriser les artistes femmes au sein des collections. Elle a contribué à des catalogues ou publications liés à des expositions (Prostitutions. Des représentations aveuglantes ; Marie Madeleine, la Passion révélée ; Signac collectionneur), au répertoire biographique en ligne des artistes femmes d’AWARE, ainsi qu’à un numéro spécial de la revue French Forum (Université de Pennsylvanie, 47.1). En tant que membre du collectif Les Jaseuses, elle a notamment co-dirigé le numéro de la revue GLAD! consacré aux « Constellations créatrices ». Site internet : https://ardentes.hypotheses.org

Anna Levy est doctorante en littérature française. Agrégée de lettres modernes, elle a enseigné quelques années dans le secondaire et se consacre maintenant à l’écriture d’une thèse sur les performances littéraires, qui réfléchit à la manière dont ces formes intermédiales sont investies par les artistes femmes, queer et féministes et ouvrent de nouveaux espaces de création politiques et artistiques. Elle s’intéresse à la littérature vivante, quand elle se pratique en communauté (festival littéraires, soirées de performances, etc.) et s’interroge sur comment faire littérature autrement.

Professeure agrégée de lettres classiques, Cassandre Martigny est chercheuse en littérature comparée et en littérature antique. Son sujet de thèse porte sur la construction du mythe de Jocaste, de l’Antiquité à nos jours, à travers différentes aires géographiques et culturelles. Elle s’intéresse plus généralement aux réappropriations des figures féminines mythiques par la modernité en Occident dans des travaux qui croisent littérature, sciences humaines et études de genre. Elle a notamment publié en 2022 un article consacré à Circé dans la Revue de Littérature Comparée (« Les Métamorphoses de Circé : vision et révision d’un mythe », RLC, vol. 382, n° 2, p. 199-215) et un autre, dans la revue GLAD!, portant sur les réappropriations féminines de l’Œdipe Roi au XXI e siècle (« Relire pour nous relier : voix, chants et contre-chants dans les réélaborations féminines du mythe de Jocaste », GLAD! [Online], n° 12, 2022).

Suzel Meyer est docteure en littérature comparée. Ses recherches portent sur les échos et échanges entre les autrices anglophones et francophones au cours des vingtième et vingt-et-unième siècles, autour des œuvres de Virginia Woolf et d’Annie Ernaux. Elle s’interroge notamment sur la reprise des figures mythiques dans leurs textes (« La constellation comme pratique créatrice chez Virginia Woolf et Annie Ernaux », revue GLAD!, 2022). Elle est co-fondatrice de la revue Outsider, revue de critique créative et engagée (outsider-revue.fr).

Crédit photo : Dominique Gombault

Maud Plantec Villeneuve est chercheuse et médiatrice écoqueerféministe. En explorant la construction genrée du rapport à l’océan des femmes des bords de mer, elle interroge ce que le non-humain fait au genre, et le genre au non-humain. Au croisement de cette approche hydroféministe et des apports de la Communication Pacifiante (CNV, Process Work), elle accompagne des éco-collectifs alternatifs sur les questions de micro-agressions, de relations de pouvoir, de soin et de reliance. Elle se forme actuellement à la Gestalt thérapie pour proposer du soin queerféministe ancré sur un territoire rural.

Caractéristiques

Poids 500 g
ISBN

979-10-90062-795

Format

15 x 20 cm

Pages

280

Parution le

24 mars 2023