Didier Epsztajn

Dans cet ouvrage érudit, mais écrit en langue commune, Éliane Viennot discute des croyances acquises, des adeptes de la domination masculine, d’histoire et d’étymologie de mots, du terme homme et de son impossibilité à désigner l’ensemble des êtres humains, de la langue latine et de la construction de la langue française, “Mais ce sont aussi, dans les groupes humains hautement organisés, les maitres de la parole publique qui interviennent sur la langue”, du changement linguistique à la fin du XIIe siècle.

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Anne Diatkine

Quand on dépose plainte pour un vol de sac, il est rare que votre parole soit mise en cause. Pourquoi ne serait-ce pas le cas lorsque la plainte concerne des violences sexuelles ? Dans toutes les démocraties occidentales, des études montrent que les fausses allégations ne touchent que 2 % à 8 % des personnes. Pourquoi choisir la mini-exception statistique et considérer qu’a priori une femme ment ? Il faut poser que la personne qui vient déposer plainte pour agressions sexuelles dit la vérité et à partir de sa plainte, chercher les preuves. Et conserver précieusement la présomption d’innocence et le doute qui profite à l’accusé, qui garantissent qu’une personne ne sera condamnée qu’à l’issue d’un procès équitable.

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Passions polygraphes

« Dé-policer la grammaire, dés-orthographier les figures de la subjectivité dans la languécriture… Mais comment, et jusqu’où ? »

Très académiquement ordonnée en deux genres – d’un côté le masculin/neutre /universel, de l’autre le féminin – la langue française se laisse depuis quelque temps gagner par un tumulte graphique dont ces Passions polygraphes se font l’écho.

Aux parenthèses qui encageaient le petit e muet du féminin, les « scribes indociles » préfèrent désormais les tirets, les points, médians ou non, la majusculE finalE ou l’indicible astérisque. En créant ille, yel, lua, dea, cil… iels élargissent la gamme des pronoms avec l’intention, poétique et politique, d’ouvrir la « languécriture » à des voix, des vies recouvertes, confisquées, mutifiées par l’imperium du masculin.

Risquant « un pas au-delà », Katy Barasc, en philosophe, cherche le signe ou la dé-marque qui viendrait inscrire dans la langue ce qui ne peut s’y prononcer. Et qui, ainsi, exempterait enfin le JE, le NOUS, le TOI de toute assignation sexuée.

Entre passions tristes des vigiles de l’ortho-graphie et passions joyeuses des iconoclastes, ce qui bruisse dans ces pages est autant inquiétude du savoir de soi que jouissance de l’écriture.

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PaulinePauline, sur Simonæ

Connaissiez-vous les termes libraresse, commissaresse, bourrelle, colonelle ou encore heaulmière ? Non, et c’est bien normal : l’histoire (et les hommes qui la font) a pris soin de supprimer toute trace de leur existence au fil des siècles. Éliane Viennot, professeuse de littérature française et militante féministe, s’emploie dans ses travaux à remettre au goût du jour les formes non sexistes qui ont disparu de la langue française, démontant au passage toutes nos idées reçues sur le langage non sexiste. Avec Le Langage inclusif, pourquoi, comment, elle remonte plusieurs décennies en arrière pour nous prouver que non, démasculiniser la langue ne revient pas à la déformer, ni même nier son histoire. Bien au contraire.

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Monique Wittig

Lauréate du Prix Médicis en 1964 pour L’opoponax, Wittig est de celles qui dès avant 1970 ont joué un rôle important dans l’apparition du mouvement de libération des femmes : le roman Les guérillères est paru en 1969, Le corps lesbien en 1973. En 1976, Wittig écrit Brouillon pour un dictionnaire des amantes avec Sande Zeig et quitte la France pour les […]

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Cécile Exbrayat

“Aussi étrange que cela puisse paraître, il a été naturel de dire peintresse, mairesse et même médecine pour désigner une doctoresse. Une ambassadrice était une femme envoyée en ambassade et non la femme de l’ambassadeur. On se passait très bien du ‘il’ en disant ‘Ça pleut’ et ‘Faut partir’! Et on
accordait « à l’oreille », ce qui faisait encore dire à l’Athalie de Racine : ‘Armez-vous d’un courage et d’une foi nouvelle’ malgré les tentatives de l’Académie
royale de renforcer la domination du ‘genre le plus noble’.”

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Pour le droit de vote des femmes

Lire la présentation de l’ouvrage par Benoît Basse

Le 20 mai 1867, le Britannique John Stuart Mill prononçait à la Chambre des Communes un discours resté dans les annales, car, chose jusqu’alors inouïe, il réclamait l’extension du droit de vote aux femmes.

Traduits pour la première fois en français, les trois autres discours de ce recueil attestent la constance de son engagement féministe. Mill pourfend les arguments conservateurs sur la prétendue incapacité des femmes à exercer d’autres fonctions que domestiques ou leur manque d’intérêt pour les affaires publiques. Partisan de l’égalité des sexes, il plaide pour un partage des responsabilités civiles et politiques, soutient que les différences observables entre les deux sexes sont le produit de l’histoire et de la domination masculine.

Discours traduits de l’anglais (Grande-Bretagne) par Benoît Basse

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Jan Billand

« Dis Papa, c’était quoi le patriarcat ? » se construit en référence semi-parodique aux manuels didactiques universitaires et parvient ainsi à aborder avec légèreté des idées tirées de textes fort peu accessibles au profane.

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